Et oui… Effectivement, 3 jours plus tard j’étais au mont Albert. Du mont St-Pierre j’ai marché un autre 35 km d’une traite… Et vite, trop vite je crois, mais bon si je prenais une pause ou ralentissait un peu je me faisais attaquer par une armée de moustiques et de petites mouches qui se faisait la guerre pour la moindre partie de peau exposé. Même si j’étais couvert d’insecticide “deep woods”, je traînais un nuage de c’est petites ?%$? bestioles… Quand je m’arrêtais pour m’hydrater, je me baissais la tête et juste en respirant j’en avalait!!! En t.k. Arrivé au camping de la Jacques-Cartier, je suis brûlé, exténué et j’ai mal aux pieds, je soupçonne encore une autre petite ampoule (qui se confirma quand j’ai enlevé mes bottes pour vérifier). Mais bon, la machine humaine est sacrément bien faites, elle s’adapte à presque tout, si tu en prends un minimum de soin du moins…
Donc le lendemain, je me suis dis que je prendrais ça un peu plus relaxe, après avoir marché près de 95km dans les 3 derniers jours. Le premier refuge se trouve à 14 km. Le ciel bleu, dégagé comme j’ai rarement eu la chance de voir ça ici “dans le parc”. En gros, ça s’annonce facile comme j’ai déjà traversé cette section à plusieurs reprises les années passées… Comme dit Spaz ; c’est mon terrain jeux préféré!!! Comme à l’habitude, le sommeil a réparé la machine et je suis en pleine forme pour cette courte marche. Les premiers kilomètres se font sur une route de gravier et me rappel déjà que j’ai une ampoule sur la petite orteil. Donc pour atténuer la douleur je marche + ou – consciemment de façon à répartir mon poids à l’intérieur de mon pied et faisais de plus petites enjambés, Peut-être ma première erreur?
Dans le coin de la tour du mont Jacques-Cartier, on est complètement à découverts, exposé au rafales de vent, le sentier est couvert de grosses rocailles et passé la tour, il faut jouer un peu à la chèvre de montagne! Le problème survient dans ce coin là, la chèvre à 4 pattes et moi 2 !!! En plus avec le sac je pogne dans le vent, parfois quand je passe d’une roche à l’autre je perds pieds, et comme le champ de roches est en pente et le poids du sac m’empêche de d’arrêter ou je veux, je perds un peu beaucoup le contrôle… J’me sentais comme un camion remorque trop loadé!!! Pousse pas ta lock trop loin, y’a rien qui presse. J’ai vu de la neige au loin pis chu devenu fou!!! (Ceux qui me connaissent savent que je vivrais 12 mois par année en hiver…) Je suis parti en fou, oubliant de regarder ou je mettais les pieds… Deuxième erreur.
Un peu plus loin, j’ai fait mon premier bonhomme de neige de juillet!!! J’ai aussi transformé mon rain cover en crazycarpet sur le l’îlot de neige que je mettais empressé d’atteindre… J’ai commencé a ressentir une douleur constante à la cheville que quelques kilomètres plus loin, mais bon j’étais quasiment arriver au refuge…
Le lendemain, un 14 kilomètres en théorie très facile, de la descente et beaucoup de plat, mais la réalité fût tout autre! Ayoye des les premiers pas, Ma super machine est abîmé, j’ai mal à la cheville droite, vraiment mal, je prends une robaxasset, dans ma trousse de premier soin, mais bon ça ne change pas grand chose, ce n’est sûrement pas faites pour ça!!! Cette partie que j’ai déjà en moins de 4 heures va m’en prendre près de 5 de plus à compléter. =( Ça va pas… Rendu au mont Albert, le moral est bien bas, mais comme les nuits sont très bénéfiques, j’ai espoir que tout soit rentré dans l’ordre au petit matin.
Aucun miracle se matin là, le mal m’a même réveillé à quelques reprises dans la nuit. Une journée de repos forcé… Du lavage, de la lecture et l’espoir que demain tout ira mieux! Dodo, puis le soleil, mais pas la forme, je marche péniblement à peine 1 kilomètre et rebrousse chemin, sachant très bien ce qui m’attend, une décision que je ne veux pas avoir à prendre, quitter, du moins pour l’instant le sentier…
Je repars chez nous, le cœur déchiré en laissé le sentier en suspend, espérant le reprendre après une dizaine de jours de repos… En théorie, je devais reprendre le sentier hier après quelques jours de repos au Nouveau-Brunswick avec ma copine. Elle devait me déposer au retour au camping le Petit Sault sur la route 1 dans la réserve de Matane, question que je puisse finir le sentier. Ma cheville va un peu mieux, mais après quelques test, je doute quelle résiste et je n’ai pas l’intention dans garder des séquelles indéfiniment.
J’espère au plus profond de mon moi, être capable de faire de finir le sentier plus tard cet automne, sinon du moins compléter la partie du mont Logan au poste John…
Je garde en mémoire que de bon souvenir. J’en retire une très belle expérience et de belles leçons. J’ai aussi compris qu’il ne faut pas se battre contre les évènements ni contre le temps ou la nature, mais si adapté… Pour quelqu’un comme moi qui suis très structuré, qui doit tout planifier et ne veut rien laisser au hasard, juste pour aujourd’hui j’espère que je serai plus flexible à l’inconnu…
Merci
Pour des photos ou vidéo, je vous invite à venir sur mon Facebook…
Test de connection
Salut Patrick,
je suis bien triste pour toi… Je sais ce que c’est de devoir quitter le sentier. En 2006 j’ai du faire de même après m’être comporte comme un imbécile avec mes genoux. Tu as pris la bonne décision. Vaut mieux ne pas garder de séquelles permanentes. Bon courage.