C’est après une semaine de 170 km que j’ai finalement eu le feeling que je recherchais. C’est à dire celui d’un coureur des bois,tel Lucky Luke à la poursuite des Dalton ou bien David Croquet en marche d’un village à l’autre.
Plus exactement,2 jours après avoir quitté Petite Vallée,Adam et moi avions convenu de notre journée. Nous devions nous attendre quelque 15 km plus loin. Telle notre habitude,Adam est parti 30 min avant moi en matinée,puisque que je marche légèrement plus vite que lui en forêt,généralement je le rejoins pour dîner. Mais cette journée là,qui faisait suite à une grosse journée d’environ 30 km,j’ai eu un malaise en montagne et l’après midi est passée avant de m’en remettre. En fait,tout en essayant de rejoindre mon ami,j’étirais l’heure du dîner toujours plus loin tout en grignotant de la morue séchée et salée. Malheureusement,la fatigue et la déshydratation ont gagné sur mon corps. C’est vers 15h que j’ai mangé une chaudronnée de couscous au thon,en haut de la montagne. À cette heure là,Adam avait terminé sa pose “attente de Simon”et continait sa marche vers le prochain village.
Un villageois lui dit qu’un randonneur était passé en début d’après midi et avait mon allure. Il était persuadé que c’était moi. De village en village,tout le monde lui disait la même chose. À notre point de rencontre officiel,à l’épicerie de Gros Morne,l’employée lui dit que “j’étais”passé et avait continué mon chemin. C’est alors qu’il marcha comme un cinglé pour me rattraper,2 villages plus loin. Mais sans jamais le faire vraiment,puisqu’il suivait un voyageur fantôme,qui laissait les même empruntes que mes souliers dans la boue.
Et moi titubant sur mon chemin,(Adam avait pris soin de me laisser des petits messages sur son passage),j’arrivais à Gros Morne au coucher du soleil complètement vidé. J’étais alors persuadé qu’il voulait finir son voyage le plus rapidement possible et j’avais été trop lent.
Cette soirée là,à quelques 20 km de distance,tous les deux avions des incrompréhensions et questionnements similiaires. “mais pourquoi il m’a abandonné!?”. Tous les deux avions marché au meilleur de nos forces,mais sans résultats. Tous les deux avions un peu lâché prise et souhaitions à notre équipier une bonne continuité et un bon succès dans ce périple.
Le lendemain,ragaillardi de mes forces,je marchais 28km pour me rendre au camping municipal du MontSt-Pierre dans la pénombre noire de ce jour pluvieux. J’ai brisé un bâton de marche et mon trépied alors que mes pieds ont glissé sur un pont de bois trempé. Sans le savoir (mais ayant unfort doute) ,j’ai installé mon campement à quelques mètres de celui d’Adam à la lumière de ma frontale. C’est au lendemain matin,lorsque j’ai croisé “Tank”,un randonneur de l’état du Main qui marche jusqu’à Terre Neuve,que j’ai compris qu’Adam avait environ 40 min d’avance sur moi. Selon la longueur de ses foullées sur le sol,je pouvais savoir le niveau de son énergie et la vitesse à laquelle il marchait. Je savais exactement où il allait camper le soir.
Comme je l’avais prévu,c’est à 19h que je le retrouvais dans le refuge du mont Jacques-Cartier (CHUT!! officiellement on était sur un terrain de camping) . La surprise qu’il eût en valait le coup,il était ébahi,très heureux en même temps. Il était convaincu que je n’avais pas moins d’une journée d’avance! Incroyable!
La veille,nous avions partagé une bouteille de vin au bord du Golf tout en admirant la vue au large! Je n’en revenais juste pas! Chacun traquait l’autre au meilleur de ses forces,jusqu’à épuisement!
Nous avons fini notre semaine au Gîte du Mont-Albert,sirottant unLong Island Ice Tea. Tout en se reposant,tout bonnement. Selon Brigitte etJohnatan,la semaine qui va suivre sera boueuse et difficile. Le soleil devrait être au rendez-vous.
Le corps va mieux que jamais. Bien que mes pieds m’inquiétaient en début de semaine,aujourd’hui,je sais que ça ne prend que de la patience et du temps pour que ça passe,même en marchant.
Aussi,j’ai de nouvelles bottes Garmont qui devraient faire un meilleur travail (rester au sec) pour la prochaine section qui s’avère marécageuse! Merci Papa!
Merci pour vos commentaires! Bien que mon moral soit de béton,c’est très chaleureux lorsque je prends mes messages! Je vous sens proches!
Mon coeur déborde d’amour! Je vous aime tous!
Sim (le coureur des bois moderne)
(incapable de mettre à jour les données GPS)
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Coordonnées utilent,en passant.
Au 13 ieme jour,nous avons fait la rencontre d’unartiste culinaire à domicille de 28 ans. Pour un souper de haute gastronomie 5 services pour 8,c’est environ 45$ par personne. Et aux recettes qu’il nous a donné! je vous jure que ça sonne bon! Il est situé sur la rive sud demontréal. Si vous voulez tanter l’expérience je vous laisserai ses coordonnées!
Aussi,au dernier message que je vous laisse,voici les coordonnées de l’auberge de jeunesse en question! Saluez Gilles pour moi!
Gilles Chat,2095 boulevard Grande Grêve,Forillon Gaspé G4X6L7 1 877 892-5153,destination@aubergeforillon.com
Je suis contente que vous vous soyez retrouvés. Toute une épreuve.
Do
Trop chanceux!
Je ne comprends pas trop pourquoi vous vous êtes séparé!?!? Je ne suis pas un expert en marche de longue durée,mais est-ce plus important de marcher à son rythme que de marcher avec son chum?!
Ya sûrement une rétrospective à faire la dessus
Take care
L’idée en arrière du marcher à notre rythme est la suivante:Adam est environ 45 min plus rapide que moi à se préparer le matin. Il marche plus vite que moi jusqu’au midi. Puis,en général je le ratrappe le soir venu,puisque c’est à ce moment là que je suis le plus efficace. En gros,notre dose d’énergie est similaire sur une journée.. Lui,c’est le matin qu’il est fort et moi c’est le soir.
Mais quand même,ça arrive des fois qu’on marche ensemble…
Les points positifs sont les suivants:
Distance franchie supérieure en une journée
Temps d’attente = 0
Ajoute intrépidité et aventure à notre rando.
Les points négatifs:
On ne partage pas toujours les paysages magnifiques,les rencontres ou les moustiques mais,on s’en reparle toujours le soir venu.
C’est fascinant Simon. . J’adore lire tes récits. On a l’impression de faire partie de ce voyage. Merci pour ce partage.
Michelle
HAHA!,Deux gars et un arbuste!
Rien ne sert de courir;il faut partir à point:
Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.
«Gageons,dit celle-ci,que vous n’atteindrez point
Sitôt que moi ce but. –Sitôt? Êtes-vous sage ?
Repartit l’animal léger:
Ma commère,il vous faut purger
Avec quatre grains d’ellébore.)
–Sage ou non,je parie encore.”
Ainsi fut fait;et de tous deux
On mit près du but les enjeux:
Savoir quoi,ce n’est pas l’affaire,
Ni de quel juge l’on convint.
Notre lièvre n’avait que quatre pas à faire,
J’entends de ceux qu’il fait lorsque,prêt d’être atteint,
Il s’éloigne des chiens,les renvoie aux calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant,dis-je,du temps de reste pour brouter,
Pour dormir et pour écouter
D’où vient le vent,il laisse la tortue
Aller son train de sénateur.
Elle part,elle s’évertue,
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu’il y a de son honneur
De partir tard. Il broute,il se repose,
Il s’amuse à toute autre chose
Qu’à la gageure. A la fin,quand il vit
Que l’autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait;mais les élans qu’il fit
Furent vains:la tortue arriva la première.
“Eh bien! lui cria-t-elle,avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l’emporter! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?”
Salut Simon,lâche pas la patate mon men
Bon courage A+
Michel
Salut Simon,
Je suis ton aventure à travers ton blog et…C’est SUPER !!
Garde tes pieds au sec
Cheers avec un Long Island Ice Tea!!
Marc
Question:
Quel est le but de ce voyage? Ne répondez pas à cette question,ma perception d’une telle aventure embrouille tout. J’aurais cru que la « technique de marche »,l’aspect sportif tout comme le nombre de km parcourus seraient relégués au second rang.
Voilà pourquoi je ne comprends pas cette décision de marcher séparément,malgré ce que vous expliquez. Dans la vie,et c’est bien là le problème,chacun a son propre rythme,sa propre vision des choses et l’exploit c’est de concilier le tout. Finalement,c’est peut-être ce que vous faites en marchand tantôt en solitaires,tantôt en duo et être seul procure sûrement des avantages.
Bonne route!
Robert D.